Les bières bretonnes

Petite histoire des brasseries bretonnes

La multiplication des micro-brasseries est un phénomène récent en Bretagne. Il a démarré au milieu des années 80 puis s’est amplifié dans la deuxième moitié des années 90. Mais la Bretagne a pourtant une solide tradition brassicole. Dès le début du 17ème siècle, plusieurs dizaines de brasseries artisanales couvraient la Bretagne. Ces brasseries créées par des étrangers venus d’Irlande, d’Alsace, de Lorraine, de Belgique ou d’Allemagne, produisaient des bières de haute fermentation. Mais au 20ème siècle, l’émergence de la nouvelle technique des bières à basse fermentation nécessite de gros investissements. Une évolution qui favorise la concentration industrielle : peu à peu les brasseries bretonnes ferment, la dernière disparaît à Nantes en 1985 (brasserie « La Meuse »).

Mais 1985 est également l’année du début de la renaissance des brasseries bretonnes. À Morlaix, deux pionniers, Christian Blanchard et Jean-François Malgorn, créent la brasserie des Deux Rivières et produisent la fameuse Coreff (« cervoise » en breton). Les deux fondateurs ont appris le métier auprès de l’anglais Peter Austin, le père de la « real ale ». Cette bière traditionnelle anglaise a connu une véritable renaissance dans les années 70. La première Coreff est donc directement inspirée des real ales britanniques : ambrée, fortement maltée, non filtrée et non pasteurisée. Le succès est immédiat et fait de la Coreff, en tant que pionnière, une bière à part dans le coeur des amateurs de bière bretonne. La brasserie a quitté Morlaix en 2005 pour s’installer à Carhaix.

La deuxième micro-brasserie bretonne est ouverte en 1990 à Saint-Servan-sur-Oust (Morbihan) par Bernard Lancelot. Cet ancien ingénieur dans le nucléaire, devenu apiculteur, élabore une bière au miel aromatisée par sept plantes : la Cervoise. En 1993 la brasserie Lancelot lance la Telenn Du, première bière au blé noir, brassée à 50% d’orge et 50% de sarrasin. L’utilisation d’une harpe noire comme symbole de la marque vaudra à la brasserie quelques ennuis avec le géant irlandais Guinness et la harpe sera remplacée par un triskell ! Malgré le départ en retraite de son fondateur, la brasserie ne perd rien de son esprit d’innovation et lance la Duchesse Anne (première blonde de haute fermentation, non filtrée et non pasteurisée), la Blanche Hermine (bière blanche de tradition belge) puis la Bonnets Rouges (bière rouge, aux épices, aux baies et au poivre).

Entre 1996 et 1998, le nombre de micro-brasseries bretonnes explose et on en compte une quinzaine en Bretagne ! Dans cette effervescence, une brasserie va particulièrement tirer son épingle du jeu : la Brasserie de Bretagne, fondée à Trégunc et aujoud’hui installée à Concarneau. À coup de communication et de rachats, les propriétaires de la brasserie ont porté leur bébé au premier rang des micro-brasseries bretonnes. La Brasserie de Bretagne produit l’excellente Britt et a racheté la brasserie du Trégor (qui produit la Dremmwel).

Les brasseries bretonnes

Le tableau ci-dessous liste quelques brasseries bretonnes. On compte plus de 100 brasseries et microbrasseries aujourd’hui en Bretagne ! Le secteur est en constante évolution et la liste n’a donc en aucun cas la prétention d’être exhaustive. N’hésitez pas à me signaler tout oubli important ou erreur.